Histoire
Quand Edouard III, roi d’Angleterre, arrive devant Calais en septembre 1346, il comprend très vite que face aux puissantes murailles et à la nature marécageuse du sol, seul un siège viendra à bout des forces ennemies. Il entreprend donc l’encerclement des murailles de Calais et la construction d’une ville au sud : Villeneuve la Hardie. Mais il se rend vite compte qu’il fallait également empêcher tout ravitaillement par la mer. En 1347, il fait couler des bateaux dans le chenal et décide la construction d’une tour en bois puissamment armée sur l’emplacement du futur Fort Risban. La famine eut alors raison de Calais ainsi verrouillée.
Maîtres de lieux, les Anglais édifient en 1403-1405, à la place de la tour en bois, une haute tour dite de Lancastre sur laquelle étaient placés des canons. Sous l’effet des marées et des courants le Risban se sépare des dunes pour devenir complètement maritime. La tour de Lancastre se retrouve à l’intérieur d’une muraille polygonale comprenant deux grosses tours au nord et à l’est. Une grosse coutine abrite des casemates. Les Anglais ont donc donné grossièrement la forme que le fort a conservée jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Le fort redevient français en 1558 avec la reprise de Calais par le Duc de Croÿ. Une trentaine d’années plus tard, le gouverneur de Calais ordonne d’araser la tour de Lancastre à la hauteur de la porte de la Lanterne. En effet, aux mains de l’ennemi, elle était une menace pour la ville risquant d’être sous les feux des canons du Risban. De 1596 à 1598, le fort bat pavillon espagnol. En 1604 Dominique de Vic fait rajouter un demi-bastion au sud-ouest et un bastion au nord-ouest. Nous entrons dans l’ère de la fortification bastionnée. En 1675 Vauban viens à Calais pour inspecter la place, il y trouve un Risban ensablé, ressemblant plus "à une retraite de hiboux et lieu propre à tenir le sabbat" qu’à une fortification. Il projette la construction d’une demi-lune à l’ouest reliant le fort à la grande digue allant jusqu’à Sangatte, mais faute de moyens financiers rien ne vit le jour, pas plus qu’en 1689, quand il revient à Calais. Le Risban ne porte donc pas la marque de Vauban.